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tique ; il était docteur en théologie et dignitaire de la cathédrale de Grenade. Tejada cultivait les belles-lettres avec passion, et la poésie avec beaucoup de succès. Cependant il reste bien peu de chose de son œuvre poétique, cinq pièces seulement sur divers sujets, dans le recueil de Pedro de Espinosa, « Flores de poetas ilustres. » Valladolid, 1605, in-4. Toutes ces poésies sont d’une rare perfection, et très-remarquables par l’invention autant que par la facilité des vers et l’élévation du langage. Mort en 1635 à l’âge de soixante-sept ans. Il avait laissé en manuscrit une histoire d’Antequera, sa ville natale. Sedano a reproduit dans son « Parnasse espagnol, » tome I, p. 168, une fort belle cancion de Tejada, qui est un magnifique échantillon de la grande poésie lyrique espagnole. Lope de Vega a fait l’éloge de Tejada dans son « Laurier d’Apollon. »


Timoneda (Juan de), né à Valence au commencement du seizième siècle, était imprimeur d’après Esquerdo. Ximeno remarque à ce sujet que son nom ne figure sur aucun livre, et il suppose avec quelque fondement, que Timoneda exerçait la profession de libraire. Il cite un libraire de ce nom. On lit d’ailleurs au frontispice d’un roman de Timoneda : « Vendese en casa de Joan de Timoneda. » Éditeur des comédies et autres petites pièces dramatiques de Lope de Rueda, il se permit, d’après son épître préliminaire, quelques changements. Il fut aussi le premier et le plus fidèle de ses imitateurs. Il mourut vers 1597, dans un âge très-avancé. On a de Timoneda treize ou quatorze pièces dont les meilleures sont celles qui empruntent le langage populaire ; quatre scènes dialoguées (pasos) et autant de farces ; deux comédies en vers et en cinq actes ; un auto sacramental et une traduction libre des Ménech-