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ries, héritier présomptif de la couronne d’Espagne. En 1621, à l’avènement de Philippe IV, il représenta ce prince, retenu à Madrid, et jura en son nom respect et fidélité aux lois et coutumes du Portugal. En 1626, le temps de sa charge étant expiré, il rentra à la cour, prit place au conseil d’État et devint président du conseil d’administration pour le gouvernement du Portugal. Ainsi, cet homme heureux se vit comblé d’honneurs et de faveurs sous trois règnes successifs. Mort en 1630, au milieu de ses occupations multipliées, le comte de Salinas n’oublia point les satisfactions que procure l’étude. Non-seulement il cultiva les belles-lettres, mais il exerça sa plume comme historien et comme poëte. Il avait écrit un abrégé du règne de Philippe II, pour servir d’introduction à celui de Philippe III : « Epitome de las acciones del Rey D. Felipe II ; Introduccion á la historia de Felipe III ; » et un ouvrage d’histoire généalogique de sa maison : « De los sucesores de los duques de Hijar y de Salinas ; Historia de la casa de Sarmiento de Villamayor. » Quant à la poésie, il a écrit un nombre considérable de vers qui annoncent une rare facilité et un esprit délicat. Ces vers sont répandus dans les recueils du temps. Le nom de Diego de Silva, qui revient si souvent dans l’histoire d’Espagne, mérite d’être signalé au milieu de cette pléiade de poëtes grands seigneurs qui ont honoré les lettres espagnoles. Cervantes, qui le connaissait personnellement, selon toute apparence, devait une mention spéciale à ce bel esprit. Il ne lui a pas ménagé les éloges.


Silva (Francisco de), né à Telha, district de Lisbonne, en 1583, dans une famille d’ancienne noblesse. Avant d’avoir terminé ses études, il