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XXXII

tion des fêtes qui furent célébrées en cette occasion[1].

L’année suivante (1595), Cervantes était encore à Séville, lorsque le 1er du mois de juillet, une escadre anglaise, commandée par l’amiral Charles Howard, entra dans le port de Cadix et s’empara de la ville, sans éprouver de résistance. Cette expédition hardie, qui fut un véritable coup de main, était dirigée par le célèbre comte d’Essex, favori de la reine Élisabeth. Une fois maîtres de la ville, les Anglais y passèrent vingt-quatre jours sans être inquiétés, et après avoir tout pillé, ils y mirent le feu et s’embarquèrent.

Ce fut la vengeance qu’ils tirèrent des menaces de l’invincible Armada. Cependant on s’agitait beaucoup à Séville ; on y fit de grands préparatifs de guerre. Le duc de Médine se mit bravement à la tête des troupes, et il fit son entrée dans la ville incendiée, lorsque les Anglais étaient déjà bien loin.

On pense bien que cet événement fit du bruit ; il excita l’esprit railleur et la verve caustique des Andalous. Cervantes aussi s’en mêla, et s’inspirant de l’opinion publique, il fit un sonnet burlesque, pour célébrer dignement cette campagne ridicule. Il en fit un autre sur le même ton, à l’occasion des funérailles de Philippe II, mort le 13 du mois de septembre 1598.

  1. Cette relation, écrite par Gerónimo Martel, fut imprimée à Saragosse chez Lorenzo Robles, en 1595.