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Il se justifia et fut reconnu innocent des fautes que lui reprochaient ses calomniateurs, grâce à la toute-puissante amitié de l’archevêque de Valence, fray Isidro de Aliaga. Réintégré dans ses fonctions, il les résigna, et passa le reste de ses jours dans une profonde retraite. Rejaule cultivait la poésie dramatique. On a de lui quatre comédies que Rodriguez, dans sa « Bibliothèque valencienne » attribue par erreur à Luis Ferrer de Cardona : « La Burladora burlada, la Beligera española, la Fé Pagada, Vida martirio y muerte de san Vicente martir, hijo de Huesca y patron de Valencia, » imprimées par Philippe Mey dans « Norte de la poesía española, » Valence, 1616, in-4. « Soledades de Ricardo del Turia, » recueil d’élégies composées pour charmer les loisirs de sa solitude. Dans ces pièces remplies de sentiments et de souvenirs personnels, Rejaule avait imité la manière de Góngora. Il ajouta dans la suite à ce recueil des sonnets et des vers de toute mesure, « rimas. » Mais rien de tout cela n’a été imprimé.


Rioja (Francisco de), né à Séville, vers la fin du seizième siècle, est un des plus célèbres poëtes lyriques de l’Espagne. On sait fort peu de chose de sa vie. Après avoir fait de bonnes études, il prit le grade de licencié en droit canon, et entra dans la carrière ecclésiastique. Il se livra avec passion à l’étude des langues anciennes et de l’archéologie. Protégé par le comte-duc d’Olivarès, il fut appelé à la cour et nommé bibliothécaire du roi et historiographe de Castille. Dans la suite il fut membre du Saint-Office à Séville, et, plus tard, du conseil de la Suprême. En 1636, il fut pourvu d’une riche prébende à Séville. Rioja, esprit frondeur et enclin à la satire, s’était fait de nombreux ennemis. Ils conspirèrent contre lui, et