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d’Horace, quelques épitres en tercets, dix-huit romances que M. Gayangos estime assez bonnes, et un fragment de poëme sur Daphné et Apollon, probablement d’après les Métamorphoses d’Ovide.


Pedrosa. Je n’ai rien trouvé dans les ouvrages que j’ai pu consulter. Cervantes nous apprend que ce Pedrosa était un méchant auteur de nouvelles. Il est inutile d’en savoir davantage. Cervantes était juste dans ses jugements, quand il ne se laissait pas aller à son indulgence habituelle.


Perez de Léon (Andres), auteur d’un roman célèbre et détestable, la Picara Justina, désigné par Cervantes, qui a cru sans doute prudent de ne point le nommer à cause de son caractère religieux. C’était un dominicain très-estimé dans son ordre, comme prédicateur et comme écrivain mystique. On a de lui trois ouvrages de dévotion : « Vida de san Raymundo de Peñafort, » Salamanque, 1601, in-8 ; « Sermones de Quaresma, » Valladolid, 1621, in-4 ; « Sermones de los Santos, » Valladolid, 1622, 2 vol. in-4. Comment Fray Andres Perez de Léon fut-il amené à composer un livre profane et d’une révoltante immoralité, c’est ce qu’on ignore. Il prétendait, il est vrai, que la peinture très-crue des vices les plus hideux ne devait servir qu’à redresser les mœurs ; mais le remède était pire que le mal, et la Picara Justina est restée en Espagne le type du mauvais livre. Cet insipide roman, dont le sujet est l’histoire d’une aventurière de bas étage, proche parente de la Célestine, parut en 1605 sous le pseudonyme de Francisco Lopez de Ubeda, à Médina del Campo, in-4. Mayans en a procuré une édition qui passe pour être la meil-