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où il exposait en grand détail ses états de services pendant vingt-deux ans. Sa supplique fut bien accueillie, et transmise par ordre du roi, le 21 mai, au président du conseil des Indes. Le 6 juin, un décret signé par le docteur Nuñez Morquecho autorisa le pétitionnaire à formuler sa demande, et lui promit satisfaction. La fortune semblait enfin lui sourire ; mais on ne sait quel obstacle vint traverser ses projets et détruire ses espérances. Quoi qu’il en fût, Cervantes resta en Espagne, et sa position continua d’être précaire. En 1591 et 1592, il remplissait encore les modestes fonctions de commissaire des vivres, sous la direction de Pedro de Isnuza, chargé des approvisionnements de la flotte. En 1594, il était à Madrid, sans doute pour rendre ses comptes : il avait rempli dans plusieurs villes du district de Grenade les fonctions de collecteur des contributions et des tailles ; et il sollicitait la continuation de cet emploi. Il l’obtint, après avoir fourni caution. On possède toutes les pièces relatives à cette circonstance, datées du 1er juillet, du 13, du 21 et du 23 août de la même année, et celles aussi qui attestent son passage dans les villes où l’appelaient les fonctions de sa charge. Comme les détails de cette époque de sa vie n’offrent qu’un intérêt vulgaire, on peut les passer sans inconvénient.

Au milieu de ses occupations, Cervantes mettait à profit son séjour en Andalousie et ses fréquentes tournées, pour faire de nou-