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du seizième siècle, loué en ces termes par Cervantes dans le chant de Calliope :

Y tu, que al patrio Betis has tenido
Lleno de envidia y con razon quejoso
De que otro cielo y otra tierra han sido
Testigos de tu canto mumeroso
Alégrate, que el nombre esclarecido
Tuyo, Juan de Mestanza generoso,
Sin segundo será por todo el suelo
Mientras diere su luz el cuarto cielo.

Cette promesse d’immortalité ne s’est point réalisée, et sans l’amitié de Cervantes, Mestanza serait aujourd’hui entièrement inconnu.


Mira de Mescua (Antonio), né à Guadix, dans la province de Grenade, vers la fin du seizième siècle, fut un des plus célèbres poëtes dramatiques du règne de Philippe III. Il était prêtre. Dans sa jeunesse, il obtint une riche prébende dans la cathédrale de sa ville natale. Mais ce chanoine ne tenait point à la résidence, et en 1610, il était à Naples, auprès du vice-roi, le comte de Lémos. En 1620, il remporta à Madrid un prix de poésie, dans un concours public. Il mourut chapelain du roi Philippe IV. Les poésies de Mira de Mescua n’ont pas été réunies ; elles sont éparses dans les publications du temps. Ses comédies se trouvent en partie dans la grande collection « Comedias escogidas. » Quoique ecclésiastique, Mira de Mescua fut censuré plusieurs fois par l’inquisition. Quelques-unes de ses pièces furent prohibées, d’autres ne furent permises qu’après des corrections infinies. Mira de Mescua excellait également dans la comédie et dans les mystères, autrement dit autos sacramentales. Il a eu l’honneur d’avoir pour imitateurs trois poëtes dramatiques de premier ordre :