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la mort de Philippe II. Il eut pour compagnons d’études, dans sa jeunesse, Fernando de Herrera, le rival de Fray Luis de Léon dans la haute poésie lyrique, et l’ingénieux écrivain Luis Barahona de Soto ; il suivit aussi les leçons du célèbre humaniste Francisco Sanchez de las Brozas, auteur de la méthode latine Minerva Sanctii et d’un commentaire très-estimé des poésies de Garcilaso. Par conséquent, notre poëte fit une partie de ses études en l’université de Salamanque, où Francisco Sanchez professait avec éclat. Comme Christobal de Mesa était né sans fortune, il alla chercher une position en Italie. Il séjourna longtemps à Rome et y connut familièrement le Tasse. La méthode de Mesa dans ses poésies et son système de versification annoncent une étude approfondie des poètes italiens : aussi appartenait-il à l’école de Boscan et de Garcilaso. Christobal de Mesa passa cinq années en Italie. À son retour en Espagne, il se trouva sans ressources, et qui pis est, sans profession ; car la poésie l’avait détourné de l’étude du droit, à laquelle il s’était d’abord livré. On ne sait précisément si ce fut à cette époque qu’il embrassa la carrière ecclésiastique. Ce qui est certain, c’est qu’il ne gagna rien au métier de solliciteur, et qu’il ne réussit pas à se faire inscrire sur la liste des beaux esprits qui eurent le privilège envié de suivre le comte de Lémos dans sa vice-royauté de Naples. Il avait pourtant écrit à ce puissant seigneur, avant son départ pour aller prendre possession, une fort belle épitre, grâce à laquelle nous connaissons quelques particularités de la vie de notre auteur. On peut conjecturer avec quelque vraisemblance que sa mort arriva vers 1620. Son dernier ouvrage porte la date de 1618. Christobal de Mesa était un esprit facile et très-fécond. Il débuta par la poésie épique ; on a