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dit Lope. Il avait écrit d’autres ouvrages en vers et en prose, qui n’ont pas été imprimés, et dont la liste a été donnée par Nicolas Antonio. Sedano a inséré dans le tome IXe de son recueil poétique (p. 354) une épitre de Baltasar Elisio de Medinilla à Lope de Vega, qui est une espèce de confession ou qui contient du moins des confidences voilées sur la vie intime du poëte, et à la suite une belle élégie de Lope de Vega sur la mort prématurée de son ami (p. 360). Dans cette élégie, qui est vraiment éloquente, on remarque ce beau vers :

« Tu vida fué un discurso honesto y santo. »

Et les deux suivants :

« Desdichada y dichosa fue tu estrella
En darte corta vida y larga vida.
 »


Medinilla (Pedro de Medina), né à Madrid, d’après Alvarez y Baena, à Séville, d’après Varflora, qui s’appuie sur le témoignage de Lope de Vega. Celui-ci le range en effet dans le « Laurier d’Apollon » (Silva II), parmi les poëtes sévillans, et l’appelle « poeta celeberrimo de España. » Pedro de Medina Medinilla était l’ami intime de Lope de Vega ; on a de lui une églogue touchante sur la mort de la première femme du fécond dramaturge, doña Isabel de Urbina. Sedano loue cette églogue avec exagération (Parnaso español, tom. VII, p. X de l’appendice). C’est à peu près tout ce que l’on connaît de la vie de ce poëte. Medinilla suivit la carrière militaire et passa en Amérique les dernières années de sa vie. Il dut mourir jeune. Ses poésies se trouvent dans les œuvres mêlées de Lope de Vega. Medinilla était si bien de l’école de Lope qu’il serait difficile, sans le nom de l’auteur, de distinguer