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extravagant et absurde ; et le curé s’explique on ne peut mieux sur son compte. Cependant quelqu’un s’est trouvé qui a pris au pied de la lettre ces compliments ironiques. Un maître de langue espagnole en Angleterre, nommé Pedro de Pineda, commentant à sa façon ce passage de Cervantes, donna en 1740, à Londres, une nouvelle édition de la pastorale de Lofraso, en deux magnifiques volumes, et il en fit un pompeux éloge, en invoquant l’autorité de Cervantes. Le roman de Lofraso n’est pas seulement un détestable livre, il donne encore une assez pauvre idée du caractère de l’auteur, qui prodiguait les flatteries les plus plates aux grands personnages dont il attendait quelque récompense. Le lecteur a dû remarquer qu’il est trois fois question de ce méchant auteur dans le Voyage au Parnasse. Lofraso enrégimenté d’abord dans l’armée d’Apollon, finit par passer à l’ennemi.


Lopez del Valle (Juan). Il se peut que Cervantes ait désigné sous ce pseudonyme son professeur d’humanités, Juan Lopez de Hoyos, né à Madrid dans le premier quart du seizième siècle, très-connu de ses contemporains comme prédicateur. Il professait la rhétorique et les belles-lettres dans un établissement célèbre « El Estudio, » qui fut ruiné dès que le monopole de l’instruction publique appartint aux jésuites. Cervantes avait fait ses premiers débuts poétiques sous ce maître habile, dont il était l’élève de prédilection, « nuestro caro y amado discipulo. » Lopez de Hoyos était curé de la paroisse Saint-André en 1580. On suppose qu’il mourut en 1583. On a de lui : « Relation de la muerte y honras fúnebres del serenísimo Principe don Carlos, » Madrid, 1568, in-8. — « Historia y relacion verdadera de la enfermedad y felicísimo