Page:Levoyageauparnas00cerv.djvu/383

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 197 —

proche la mort de Lobo, en lui faisant grâce toutefois parce que son corps a été rendu à la terre :

« Pomposa tumba de cristal le diste;
Quanto en su vida célebre viviste,
Vivirás infamado por su muerte.
Á quien en sus escritos te dilata
Vida gloriosa, tu el vivir limitas;
Infame vive quien ingrato mata.
Mas noble vuelves lo que infausto quitas,
Que son tus olas láminas de plata,
Dó sus memorias viviran escritas.
 »

Francisco Rodriguez Lobo, sans rival dans le genre bucolique, excellait surtout aux peintures de la vie pastorale. Il avait un sentiment très-vif des harmonies de la nature. Ses personnages et ses paysages sont réellement vivants. Comme il ne recherchait point les louanges et qu’il était poëte par vocation, car il semble, a dit de lui le judicieux Nicolas Antonio, qu’il fût expressément né pour servir les muses, il reçut l’hommage spontané de ses contemporains les plus illustres par le talent poétique. Lope de Vega lui a payé un juste tribut d’admiration dans son « Laurier d’Apollon. » Deux critiques portugais, qui écrivaient en vers latins, Antonio Figueira Duraô et Antonio daos Reys ont célébré à l’envi la gloire du grand poëte. Le premier lui a consacré ces quatre vers :

Hunc urbana Lupum décorat facundia tantum,
Tantusque aspergit singula verba lepos,
Ut si ipsos superos audiret musa canentes,
Istius alloquium crederet esse Lupi.

Le second, dans son poëme sur l’enthousiasme poétique, c’est-à-dire l’inspiration, s’exprime ainsi :