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Leiva (don Sancho Martinez de), qu’il ne faut pas confondre avec deux auteurs dramatiques de ce nom, contemporains de Calderon, était d’une naissance illustre. Il fut le premier comte de Baños et seigneur de Leiva. Entré jeune au service, il était mestre de camp en 1588. Il jouissait d’une grande considération auprès des gouverneurs des Pays-Bas, et d’une grande popularité parmi ses troupes. Il prit part aux deux expéditions du duc de Parme contre la France, en 1591 et 1592. Il fut nommé successivement capitaine général de la flotte de Naples, chevalier de Saint-Jacques et commandeur d’Alcuesca. Il cultivait la poésie. Alvarez y Baena cite un sonnet de lui, écrit à l’occasion d’un livre de Fernando Matute : « Triunfo de desengaños. » Lope de Vega n’a pas loué ce grand seigneur dans son « Laurier d’Apollon, » où il y a des louanges pour tout le monde.


Lobo (Francisco Rodriguez), célèbre poëte portugais, né à Leiria. Esprit grave et méditatif, il s’appliqua à l’étude de la politique et de la philosophie, et se prépara à la poésie par une immense lecture. Il était fort érudit. Sa famille était riche et considérée, et des plus nobles du Portugal. Appelé par sa naissance autant que par sa capacité à remplir les plus hauts emplois, Rodriguez Lobo préféra aux honneurs et aux grandes places, la vie tranquille des champs, et il se confina dans une retraite studieuse. Sa carrière fut rompue par une mort soudaine. Lobo se noya dans le Tage, en faisant le trajet de Santarem à Lisbonne. Un bel esprit composa à cette occasion une pièce de vers très-ingénieuse, qui est rapportée intégralement dans la Bibliothèque portugaise de Barbosa. Il faut en reproduire ici un fragment. Le poëte s’adresse au Tage et lui re-