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poëtes italiens, Jaúregui portait dans la poésie quelque chose de son talent de peintre. Ses descriptions et ses paysages se distinguent par un sentiment vrai de la réalité. « Rimas, » Séville, 1618, in-4. Cervantes a loué dignement la traduction d’Aminte, qu’il met à côté de celle du Pastor fido, par Suarez de Figueroa. Dans la littérature militante de son temps, Jaúregui joua un rôle analogue à celui des deux frères Argensola, de Quevedo et du prince d’Esquilache. La Pharsale ne fut imprimée qu’en 1684. Il est à remarquer que Jaúregui, après avoir attaqué Góngora, dans une espèce de discours critique, « Discurso poético contra el hablar culto y oscuro, » qui n’est autre chose qu’une satire littéraire très-vive, se crut obligé de faire l’apologie de Fray Hortensio Félix Paravicino (Madrid, 1625, in-4), à l’occasion de l’oraison funèbre de Philippe III par ce détestable prédicateur, le vrai corrupteur de l’éloquence sacrée en Espagne.


Justiniano, ou mieux, suivant l’orthographe italienne, Giustiniano ; nom d’une des plus illustres familles de Gênes, qui comptait deux doges, Alexandre et Lucas Giustiniano. Un fils de ce dernier, don Lorenzo Giustiniano, fixa sa résidence en Espagne, et se maria à Madrid. C’est apparemment de lui que Cervantes a voulu parler. Il devait être de ses amis.

L

Laso de la Vega (Gabriel), né à Madrid en 1559. On a pu déterminer la date de sa naissance d’après un portrait qui figure en tête de son poëme sur Fernand Cortés. La légende de ce por-