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qui avait même nom, et qui faisait aussi des vers et des comédies.

J

Jaúregui (Juan de) y Aguilar, d’une famille originaire des provinces basques, né à Séville vers 1570, peintre et poëte de grand renom. On ne sait rien des premières années de sa vie, rien de ses études ; mais ses écrits attestent qu’il avait orné son esprit de toutes les connaissances qu’exige la culture des arts et des belles-lettres. Il dut quitter l’Espagne dans sa première jeunesse. Il voyagea longtemps en Italie et finit par se fixer à Rome ; il y fit d’excellentes études de peinture, tout en cultivant la poésie. Ce fut à Rome, en 1607, qu’il publia la traduction en vers espagnols de l’Aminte du Tasse. Il la dédia à don Fernando Enriquez de Ribera, duc d’Alcalá. Cette traduction, qu’il remania plus tard, est son meilleur titre. On peut dire que jamais traducteur ne fut plus heureusement inspiré. L’Aminte espagnole est en tout digne de l’Aminte italienne. Cette œuvre mit le sceau à la réputation de Jauregui. À son retour en Espagne, il fut très-bien accueilli à la cour : et il ne tarda pas à être nommé chevalier de l’ordre militaire de Calatrava. Il eut aussi quelques années après la charge de premier écuyer de la reine Élisabeth de Bourbon, première femme de Philippe IV. On ne sait si ce fut à cette époque ou avant son départ pour l’Italie qu’il fit le portrait de Cervantes, dont il est question dans la préface des Nouvelles morales (Novelas ejemplares). La dédicace des Nouvelles au comte de Lémos est de 1613 (13 juillet) ; et il y a grande apparence que ce