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déclare que des quatre poëtes privilégiés qui ont reçu le surnom de « Divin, » nul ne s’en est montré plus digne que Figueroa. C’est aller trop loin. Le plus parfait des poëtes lyriques espagnols est sans contredit Fernando de Herrera, sinon le plus grand, car je ne pense pas que Fray Luis de Léon le cède à aucun autre. Garcilaso est inimitable, et ses vers fluides et pressés rappellent la manière de Virgile. Tout au plus Figueroa peut-il le disputer à Francisco de Aldana ; de sorte que dans ce groupe d’élite, il ne serait que le troisième. À ne le juger que d’après ses vers, le divin poëte d’Alcalá avait une âme pour ainsi dire féminine. Il a, et à un très-haut degré, toutes les qualités aimables : douceur, harmonie, élégance, tendresse de sentiments, pureté et correction de la forme ; mais il n’a point cette force virile qui révèle la vraie passion du génie. D’ailleurs, il était imitateur, et sa poésie est à moitié italienne. Il faut le ranger parmi les réformateurs de l’école de Boscan. Comme Virgile, qu’il admirait beaucoup, Figueroa voulait, à son dernier moment, que ses poésies fussent jetées au feu. Il y a de lui des poésies inédites, et l’on a supposé avec quelque vraisemblance que le manuscrit qui fut remis à Luis Tribaldos de Tolède par don Antonio de Toledo, seigneur de Pozuelo, n’était qu’une copie ou bien un manuscrit distinct de celui que possédait la bibliothèque nationale de Madrid, manuscrit original et autographe au rapport de Sedano.

G

Galarza (Antonio de). Je n’ai point trouvé le nom de ce personnage dans les biographes et bi-