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Pues tu sonoro canto el mundo admira,
Si la ocasion contemplas
En que puedes honrar tu patria hermosa
De ingenios, que produce como flores,
Pues tienes voz y mano milagrosa ?

Voilà bien des hyperboles qui prouvent seulement que Luis Ferrer écrivait peu. Luis Ferrer ne doit pas être confondu avec un homonyme, né à Antequera, jésuite, auteur d’ouvrages mystiques.


Figueroa (Cristóbal Suarez de), né à Valladolid dans la seconde moitié du seizième siècle, reçut une excellente éducation, et s’appliqua à l’étude du droit. Il était fort savant et montrait volontiers son savoir. Aussi Cervantes l’appelle-t-il ironiquement el doctorado. Figueroa était docteur en effet ; mais il était quelque peu pédant et toujours prêt à manier la férule. Toujours mécontent de son sort, il alla chercher fortune en Italie et entra au service. Il savait à fond l’italien. Sa traduction en vers du Pastor fido de Guarini est aussi estimée que celle de l’Aminte du Tasse par Juan de Jaúregui. (V. au sujet de cette traduction, une note de Gayangos dans la traduction espagnole de Ticknor, tom. III, p. 543–44.) De retour en Espagne, Suarez de Figueroa, toujours misanthrope, publia un ouvrage qu’on peut considérer jusqu’à un certain point comme ses mémoires. « El Pasagero, » tel est le titre de cet ouvrage, dont les divisions sont autant d’alivios ou soulagements. L’auteur y donne ses impressions avec une acrimonie qui exclut toute bienveillance. Content de lui-même, Suarez se montre plus que sévère pour ses contemporains les plus illustres : il maltraite fort Espinosa, Lope de Vega, Villegas, Cervantes et bien d’autres encore. El Pasagero est le livre le plus curieux de Figueroa. Son ouvrage le plus remarquable est