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est sa préface, morceau judicieux et tout à fait bien écrit, qui témoigne d’une connaissance approfondie des principes de la poétique. Ce qu’on estime le plus d’Esquilache ce sont ses poésies légères, letrillas et romances (Obras en verso, Madrid, 1639, in-4). Elles sont remarquables par une grâce naturelle et par une élégance non affectée, qui rappellent les meilleurs modèles. Le prince d’Esquilache tournait assez bien une épigramme ou un madrigal. On cite de lui quelques épîtres satiriques, dans le genre tempéré d’Horace. Il avait touché aussi la corde religieuse ; et on peut relire, pour la pureté de la forme, son récit de la Passion du Christ, en tercets, « la Passion de N. S. Jesu-Christo en tercetos, segun el texto de los santos cuatro evangelistas, » Madrid, 1638, in-4.

F

Faria Correa (Francisco de), né à Villa de Canavezes, dans la province du Minho, à huit lieues de Porto, excellent poëte portugais. Sa vie n’offre aucune particularité notable. Une riche prébende fut la récompense des talents qu’il déploya dans la carrière ecclésiastique. Faria Correa était prieur de l’église paroissiale de San Miguel das Lauradas. Dans ses loisirs, il composa un assez grand nombre de pièces de théâtre qui furent à peu près toutes représentées avec succès. Il excellait aussi dans les genres héroïque et lyrique. Ses sonnets étaient fort estimés, ainsi que ses élégies ; les critiques portugais citent avec éloges celle qu’il fit pour honorer la mémoire de doña Maria d’Attayde. Faria a été loué par Manoel de Gallegos, dans son Temple de Mémoire :