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d’un grand talent, avait un caractère à la diable ; il fut malheureux par sa faute ; « pero todo lo perdió por sus travesuras, » comme dit le bibliographe Ximeno, en parlant des dons et pensions qui pleuvaient sur ce poëte atrabilaire. Quoique Guillen de Castro eût beaucoup écrit, on ne connaît de lui qu’une trentaine de comédies. « Las comedias de don Guillen de Castro, primera y segunda parte ; » comprenant chacune douze comédies. Valence, 1618–1625, deux volumes in-4o. Il y a encore deux autres comédies de Guillen de Castro : « El amor constante, el cavallero bobo, » dans un recueil intitulé : « Libro de comedias de cuatro ingenios Valencianos. » Madrid, 1614, in-4o. Dans les mémoires de l’Académie des Nocturnos, Ximeno a vu les écrits suivants de Castro :

1o Discurso contra la confianza.

2o Del mismo asunto (sur le même sujet).

3o Alabando el secreto de amor.

4o Como han de grangearse las damas.

Guillen de Castro eut le premier prix de poésie pour une pièce en redondillas, lors de la fête littéraire en l’honneur de saint Raymond de Peñafort. Il y a de lui une cancion et une pièce en décimas ou dixains dans le recueil des compositions poétiques qui furent présentées au concours, lors de la béatification de saint Isidore. Ce recueil a été publié par Lope de Vega. Guillen de Castro était un excellent dramaturge. Sa pièce la plus célèbre et à laquelle il doit sa grande réputation, « las Mocedades del Cid, » fondée, d’après Francisco Santos et le P. Sarmiento, sur d’antiques romances que les aveugles chantaient dans les rues, est très-connue en France par les emprunts que lui a faits Corneille. Les connaisseurs n’hésitent pas à proclamer la supériorité de Guillen de Castro. Plus tard, Diamante fit une imitation du Cid de Corneille, et c’est par erreur que Voltaire a