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resques, sous le règne de Philippe II, et déclare rondement qu’il renonça à continuer son Angélique, parce qu’il lui semblait que ce poëme tirait trop en longueur et qu’il était peut-être hors de saison, « ó por no llegar á sazon ó por la prolijidad de la obra. » Un auteur qui fait de pareils aveux a parfaitement le droit de faire des satires contre les méchants livres. Deux de ces satires, celles qui attaquent les mauvais auteurs et les poëtes médiocres, sont deux documents précieux pour l’histoire littéraire de l’Espagne à la fin du seizième siècle. — Dans la biographie de Cervantes, Mayans prétend que l’éloge des Larmes d’Angélique regarde Francisco de Aldana et non Barahona de Soto ; et il fonde son hypothèse sur une assertion de Cosme de Aldana, éditeur des œuvres de son frère. Il paraît que Francisco de Aldana avait commencé ou terminé un poëme en octaves « de Angelica y Medoro, » et qu’il avait traduit en vers les Épîtres d’Ovide. Mais ni le poëme ni la traduction n’ont vu le jour ; tandis qu’on a un fragment de la traduction des Métamorphoses par Soto Barahona ; et, d’ailleurs, le poëme de ce dernier est connu sous le titre qui se trouve énoncé dans Don Quichotte, « Las lagrimas de Angelica. » La prétention de Mayans, soutenue par Ximeno, est sans fondement.


Barrionuevo (Gaspar de), d’une illustre famille, très-connu par ses comédies ou intermèdes. Lope de Vega l’a loué après sa mort et lui a consacré ces quelques vers sous forme d’épitaphe :

Aquí yace Gaspar de Barrionuevo;
Respeta, oh huésped, la ceniza fria:
Murió la luz de Febo,
Murió con la humildad la cortesía,
El donaire, la gracia, la dulzura;
Asi la sombra de las almas dura.

(Laurel de Apolo, Silva i.)