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Y el mas alto lugar siempre ocupara,
Por ciencias, por ingenio y virtud rara.

(Galatea, lib. vi, Canto de Caliope.)


Attayde (Antonio de), premier comte de Castro Dayro, fils cadet du célèbre don Antonio de Attayde, deuxième comte de Castanheira, illustre dans la diplomatie et dans les armes. Il était d’une famille d’ancienne noblesse. Quoique Portugais, il servit le roi d’Espagne avec beaucoup de zèle. En 1582, deux ans à peine après l’annexion, comme on dirait aujourd’hui, il servait déjà sous le drapeau espagnol. Il prit part à l’expédition de l’île Terceira, commandée par le marquis de Santa-Cruz : on sait que Cervantes était aussi de cette expédition. Le gentilhomme portugais se distingua par sa valeur et ne tarda pas à obtenir la récompense de son mérite : il fut nommé successivement capitaine de cavalerie, colonel d’infanterie, commandant d’un corps d’armée, généralissime des armées portugaises et capitaine général des flottes de l’Inde. Philippe III et Philippe IV l’honorèrent de leur confiance, et Attayde fut assez fort ou assez heureux pour déjouer une conspiration de ses ennemis, qui ne tendait à rien moins qu’à le convaincre du crime de haute trahison. Barbosa est entré, à ce sujet, dans de grands détails. Le conseil de Castille reconnut l’innocence du grand capitaine indignement calomnié. Quant au roi d’Espagne, non-seulement il admit sa justification, mais il le combla de distinctions extraordinaires en le nommant son ambassadeur à la cour de Vienne, président des Cortès d’Aragon, conseiller d’État et enfin gouverneur général du Portugal en 1631. Antonio de Attayde méritait les hautes récompenses qu’on lui prodiguait. Dans son catalogue royal d’Espagne, qui est une espèce de nobiliaire, Rodrigo