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maintenir la réputation qu’il s’était acquise de son vivant par ses libéralités et ses façons aimables envers les poëtes contemporains. Don Juan de Arguijo, dont le majorat représentait un revenu annuel d’environ vingt mille ducats, se vit réduit, sur la fin, à vivre de la dot de sa femme, c’est-à-dire à se contenter d’une rente de quatre mille ducats. Il en était arrivé là vers 1609, suivant le témoignage précis de Lope de Vega. Ce grand poëte lui a rendu souvent hommage. Cervantes, qui l’avait connu durant son long séjour à Séville, ne pouvait, sans injustice, l’oublier dans son voyage. Dans ses poésies, Arguijo s’est inspiré à la fois des Italiens et des grands poëtes de l’antiquité. On ne sait point la date de sa mort ; mais on s’accorde à la placer avant 1630.


Artieda (Andrés Rey de). Ni le lieu, ni la date de sa naissance ne sont positivement connus. D’après Rodriguez, le savant bibliographe valencien, Artieda naquit à Valence en 1549 ; il était fils de Juan Rey de Artieda, originaire du bourg de Tauste, en Aragon. Nicolas Antonio le fait naître à Saragosse, et il paraît que son opinion est la bonne, car Lope de Vega dit expressément, dans le laurier d’Apollon, qu’en dépit de Valence, Saragosse revendiquera Artieda et le comptera parmi les quatre grands poëtes qui ont honoré l’Aragon :

Y al capitan Artieda
Aunque Valencia lamentarse pueda,
Pondrá en sus quatro Saragoza el dia
Que de la numerosa monarquia
Apolo nombre un senador supremo.

Ximeno, autre bibliographe valencien, a naturellement adopté l’opinion de son prédécesseur Rodriguez, Mais Latasa, dans sa Bibliothèque ara-