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bastro, vers 1564. Il fut élevé, avec son frère Bartolomé, à l’université de Huesca, la plus ancienne de l’Espagne, s’il faut en croire les vieilles traditions. Au sortir de l’université, il se remit sur les bancs à Saragosse, pour recommencer l’étude des belles-lettres et de la langue grecque, sous la direction du savant jésuite André Schott, auteur d’un excellent ouvrage sur l’histoire littéraire de l’Espagne, qui fraya le chemin à Nicolas Antonio. À l’âge de vingt ans environ, en 1585, il se rendit à Madrid, et s’y maria en 1587. Il eut de son mariage un fils unique, connu comme éditeur des œuvres poétiques de son père et de son oncle, il ne tarda pas à être nommé secrétaire de doña Maria, impératrice douairière d’Autriche. L’archiduc Albert lui conféra peu après le titre de gentilhomme de sa chambre. Lorsque cessèrent ses fonctions de secrétaire, par la mort de l’impératrice douairière, il fut désigné pour remplir l’emploi d’historiographe de la couronne d’Aragon ; et sa nomination à cette charge fut confirmée par les députés des États d’Aragon, qui l’élurent, en remplacement de Gerónimo Martel, démissionnaire. Chargé de continuer les annales de Gerónimo Zurita, Lupercio de Argensola se préparait à écrire l’histoire du règne de Charles-Quint, lorsque le comte de Lémos, nommé vice-roi de Naples, se l’attacha en qualité de secrétaire d’État et de la guerre, et avec lui emmena son frère cadet. Lupercio de Argensola était un habile diplomate, et il avait acquis une certaine réputation dans les affaires dès l’année 1594, où il s’acquitta d’une mission difficile, et répondit à la confiance de Philippe II, dont il était l’agent en Aragon, peu de temps après la fuite d’Antonio Perez. Lupercio de Argensola fut en quelque sorte le surintendant de la maison du vice-roi de Naples. Ce fut lui qui désigna parmi