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de Aponte, des frères delà Rédemption, inquisiteur apostolique dans les Baléares, et plus tard évoque de Majorque, ni avec Vasco Gil de Aponte, attaché à la maison du comte Francisco de Andrade, auteur d’un traité généalogique de la noblesse galicienne : « Linages de Galicia. »


Arbolanches (Hieronymo de), né à Tudèle, en Navarre. On ne sait rien de la vie de ce poëte si durement traité par Cervantes. Il fit quelque bruit en son temps par la publication d’une espèce de pastorale, qui est au nombre des premières imitations de la Diane de Jorge de Montemayor. Cette composition mixte, moitié poëme, moitié roman, porte un titre assez singulier : « Los nuevos libros de las Havidas, » Saragosse, 1566, in-8. Il se distingue des églogues et pastorales qui étaient alors à la mode, par une particularité curieuse : cet ouvrage est entièrement en vers. M. Gayangos, qui a donné une excellente notice de cet ouvrage devenu très-rare, en a fait une courte analyse. Voici en peu de mots le sujet : « Un roi d’Espagne, Gargoris (nom fabuleux), abuse de sa propre fille, et de cet inceste naît un enfant nommé Abido (d’où le titre du poëme). Le père fait exposer l’enfant ; mais celui-ci ne meurt point ; les bêtes féroces respectent cette vie innocente. Le roi le fait marquer au bras et ordonne à un de ses fidèles serviteurs de le jeter à la mer. Les flots rendent l’enfant à la terre, et il est recueilli par un berger, qui l’élève. C’est à peu près l’histoire de Rémus et de Romulus. Le roi étant mort, le jeune berger est présenté à sa mère ; il est reconnu et finalement il prend la place du roi défunt. La partie la plus intéressante de cette fabuleuse histoire, c’est le récit des amours d’Avido avec une jeune bergère, pendant son séjour chez le berger