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s’y distingua par son grand savoir et obtint en 1575 la charge de notaire royal. Il remplit ensuite de hautes fonctions administratives à Grenade. Très-versé dans l’étude de l’histoire nationale, il s’appliqua avec beaucoup de zèle aux recherches généalogiques, et composa un ouvrage très-considérable, sous ce titre : « Lucero de España, » ou encore : « Lucero de la nobleza de España y de genealogias ilustres de las familias mas insignes de España, con sus principios aumentos y divisas que poseen. » Ce nobiliaire était un véritable répertoire de toutes les antiquités de l’Espagne, et à ce titre, il a été loué en termes très-favorables par le savant annaliste Ambrosio de Morales, dans le discours de los privilegios, qui fait partie de sa grande histoire d’Espagne (Alcalá, 1574–1577, 3 vol. in-fo). Il a écrit, dit Morales, « con mejores fundamentos y mayor averiguacion que nadie hasta ahora en España lo ha hecho, porque vió muchos y muy buenos privilegios y otras escrituras, y supo aprovechar de ellas con buen juicio para, su obra: asi se tiene aquella par la mejor escrita deste genero entre todos los que con razon pueden en esto juzgar. » Luis de Salazar, le savant généalogiste de Castille, lui rend à peu près le même témoignage. L’ouvrage d’Aponte n’a pas été imprimé ; mais il en existe un très-grand nombre de copies, qui l’ont fort répandu en Espagne. Il fut, paraît-il, composé à la réquisition et sous les auspices du cardinal-archevêque de Burgos, don Francisco de Bovadilla y Mendonza, et revu et augmenté par don Sancho Busto de Villegas, évêque d’Avila. Il était dédié à don Carlos, prince des Asturies et héritier présomptif de la couronne. Il ne faut pas confondre le savant archéologue aragonais, qui avait redoré le blason des gentilshommes espagnols, avec Fray Pedro