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vedo avait passé une grande partie de sa vie en Italie. Aussi Cervantes le fait-il parler italien.


Aguilar (Pedro de), né à Antequera ou à Malaga, suivit la carrière des armes et parvint au grade de capitaine d’infanterie. Auteur d’un traité d’équitation : « Tratado de la Caballeria de la Gineta, » (Séville 1572) et de quelques poésies de circonstance. Il y a grande apparence que ce n’est pas de lui qu’a voulu parler Cervantes, mais de Gaspar de Aguilar, célèbre poëte valencien. En effet, il le place entre Virués et Artieda, après Luis Ferrer et Guillen de Castro, qui habitaient tous, comme il dit, sur les bords du Turia. Ce rivai de Tárrega était secrétaire du vicomte de Chelva, dans sa jeunesse. Il fut plus tard majordome du duc de Gandia. Il mourut de chagrin à la suite de l’accueil plus que froid que reçut un épithalame de sa composition, à l’occasion du mariage de son maître. Gaspar de Aguilar a laissé neuf comédies, dont quelques-unes très-remarquables. On a de lui : « Fiestas nupciales que la ciudad y reino de Valencia hicieron al casamiento del rey don Felipe con doña Margarita de Austria, » Valence. 1599, in-8o. « Expulsion de los moriscos de España, » poëme en octaves ; Valence, 1610, in-8o. « Fiestas de la insigne ciudad de Valencia à la beatification de Fr. Luis Bertran. » Valence, 1608. in-8o. Ce dernier ouvrage est fort estimé. Lope de Vega parle des deux Aguilar, Gaspar et Pedro. Il classe ce dernier parmi les poëtes d’Antequera, et donne à entendre qu’il était mutilé des deux bras :

Y en la misma ciudad Aguilar sea
Su fama y su esperanza,
Y sin haberlo visto nadie crea
Que sin manos escribe.