en tous lieux. Les courants de la mer lui montraient l’origine du flux et du reflux et la source des fleuves et des eaux vives. Les plantes lui présentent leurs vertus, les arbres leurs fruits et leurs fleurs, et les pierres leur valeur cachée. L’amour était là, avec ses chastes affections, la douce paix avec sa salutaire quiétude, la guerre avec toute l’amertume de ses rigueurs. Devant elle se déroulait, lumineuse, la large voie où le soleil poursuit sans relâche sa carrière naturelle ou obligée ; la force irrésistible du destin, avec les étoiles qui le constituent, et les influences de chaque planète et de chaque signe. Tout cela est soumis au savoir et à la volonté de la sainte et ravissante Vierge, objet d’admiration et de joie.
Je demandai au dieu babillard si, sous cette nymphe, se cachait quelque divinité qu’il fallût adorer ; car, par ses riches atours et par ses belles apparences, elle semblait appartenir au ciel et non à la terre. « Voilà me dit-il, que tu trahis ta sottise ; depuis tant d’années que tu la fréquentes, tu ne reconnais pas la Poésie ? — C’est que, répondis-je, je l’ai toujours vue pauvrement vêtue ; jamais je ne l’ai aperçue avec des atours tellement riches et brillants. Il me semble l’avoir vue assez mal mise, vêtue d’un habillement de la couleur du printemps, les jours de travail comme les jours de fête. — Celle-ci, dit Mercure, est la poésie véritable, grave, sage, élégante, noble, ingénue ; en toute circonstance, elle ne se montre jamais