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teau dont la gêne, qui échappe indépendante aux atteintes de l’envie, couvre sa honte. »

À cette grande pensée, j’inclinai la tête et restai debout, car il n’est de bon siége que celui qui est l’œuvre de la faveur ou de la richesse.

Quelques murmures s’élevèrent quand on me vit privé d’un honneur que l’on croyait que me devait la planète, riche de lumière et de puissance.

En ce moment, il sembla que le jour reprenait un nouvel éclat, et l’on entendit dans les airs une ravissante harmonie. En même temps apparut à l’horizon une troupe de belles nymphes dont la vue réjouit infiniment le dieu blond. À leur suite, il y en avait une qui jetait d’aussi vives lueurs que le soleil, comparé aux étoiles. Devant elle, toute beauté s’évanouit ; elle seule resplendit entre toutes, et entraîne la satisfaction et la joie. Telle l’aurore, quand elle se réveille et commence à se montrer parmi les roses et les perles liquides. Ses riches vêtements, ses atours brillants, les bijoux précieux qu’elle portait surpassaient toutes les merveilles. Les nymphes qui s’empressaient autour d’elle, dans leurs fières allures et leur belle apparence, ressemblaient aux arts libéraux. Toutes, avec des marques d’une affection tendre et profonde, et avec elles les sciences les plus renommées et les mieux choisies, lui témoignaient une déférence respectueuse. Elles laissaient paraître leur satisfaction de la servir, et se voyaient, grâce à elle, plus vénérées