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pagnoles, commandées par don Lope de Figueroa, sur les galères de l’amiral don Alvaro de Bazan, marquis de Santa Cruz. Il toucha à Corfou et prit part à l’expédition malheureuse de Navarin, commandée par Alexandre Farnèse. Lui-même a raconté cette campagne dans la nouvelle du Captif. L’année suivante, Cervantes était au nombre des vingt mille hommes qui sortirent de Palerme pour aller contre Tunis. Dans cette expédition, il donna, comme dans les précédentes, des preuves éclatantes d’intelligence et de valeur. Depuis la fin de 1573 jusqu’aux premiers jours de mai de l’année suivante, Cervantes resta avec son régiment, dans l’île de Sardaigne, d’où il s’embarqua pour se rendre à Gênes sur les galères de Marcello Doria ; puis il passa en Lombardie, où se trouvait don Juan d’Autriche. Ce dernier avait fait alors de vains efforts pour secourir le fort de la Goulette, que les Turcs finirent par reprendre aux chrétiens. Cervantes le suivit encore dans cette expédition avortée et pleine de périls, et ne tarda pas à retourner en Sicile. Le prince don Juan était de retour à Naples dès le 18 juin 1575. Quelque temps après, Cervantes obtint son congé et la permission de retourner en Espagne. Son séjour en Italie fut pour lui une bonne fortune. Il parcourut dans tous les sens cette contrée classique et admirable. Il visita toutes les grandes villes, qui sont autant de capitales et qui étaient alors des centres scientifiques, artistiques et littéraires. Il y trouva, affaiblie sans doute, mais puis-