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CXXI

par une pièce satirique et burlesque de Tinfortuné comte de Villamediana, que le confesseur de Philippe III était connu à la cour sous le sobriquet de Sancho Panza :

Sancho Panza, el confesor
Del ya difunto monarca
, etc.,[1].

Si M. Benjumea ne démontre pas l’identité de Blanco de Paz et du père Aliaga, — démonstration qui paraît impossible, — son échafaudage d’hypothèses et de conjectures sera ruiné par la base.

Il y a beaucoup à faire, nous le reconnaissons volontiers, pour dissiper les ténèbres qui obscurcissent certaines circonstances, voire des périodes de la vie de Cervantes ; et certainement des investigations bien conduites pourront éclairer plus vivement cette vie à moitié dans l’ombre. Mais en cherchant l’homme sous l’écrivain, autrement, en extrayant les pièces justificatives de la biographie de Cervantes de ses propres écrits, on risque fort de se fourvoyer dans un inextricable labyrinthe, et de se donner beaucoup de peine pour ne composer qu’un roman.

Que le commentateur fournisse au biographe des renseignements et des lumières, rien de mieux ; mais qu’on ne nous donne

  1. Voir une note fort savante de don Cayetano Rosell, concernant le P. Luis de Aliaga, dans le
    tome XVIIIe de la « Biblioteca de autores españoles » de Manuel Rivadeneyra. Novelistas posteriores á Cervantes,
    p. 7–8 ; Madrid, 1857.