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INTRODUCTION.

I

On l’a dit, avec juste raison, du sublime au ridicule il n’y a qu’un pas : les deux pays sont limitrophes, et les esprits qui hantent les hauteurs franchissent par fois la frontière qui les sépare. Il paraît que raser les limites sans les dépasser n’est pas chose facile ; car les médecins d’aliénés, étendant aussi loin que possible l’empire de l’observation, prétendent que le génie est une des formes de la folie, et ils le classent dans le tableau nosographique, parmi ces lésions et altérations pathologiques, assez mal définies d’ailleurs, qu’on appelle des névroses en langage technique.

Quoique ces observateurs soient un peu trop pressés de généraliser des observations superficielles, il y a une portion de vérité dans leur classification. De fait, la folie n’étant en réalité qu’une rupture d’équilibre des facultés supérieures, une interruption passagère ou permanente des rapports qui maintiennent dans une juste proportion et en harmonie stable les fonctions diverses de la vitalité humaine, il est permis et jusqu’à