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L’ÉPOUVANTE

lui avaient sauté dessus ; lui, pour se défendre, s’était armé d’une bouteille, et, tapant au hasard, avait atteint au front l’un de ses agresseurs. La lutte avait continué encore quelques instants, à en juger par tout le sang répandu, les meubles renversés. Enfin, la victime s’était adossée contre son lit ; l’un des hommes alors l’avait saisie par le col de sa chemise où se voyaient des marques rouges, et maintenu sur le dos tandis que l’autre, d’un seul coup, lui tranchait la gorge. Après, ç’avait été le pillage, la recherche fiévreuse de l’argent, des titres, des bibelots de prix, puis la fuite…

Onésime Coche se retourna, afin de résumer dans sa pensée toute la scène. Sur la table, trois verres étaient posés dans lesquels il restait un peu de vin. Leur forfait accompli, les meurtriers ne s’étaient pas sauvés tout de suite : certains de n’être plus dérangés, ils avaient bu. Ensuite ils s’étaient lavé les mains, et avaient essuyé leurs doigts.

Une fureur soudaine envahit l’âme du reporter. Il serra les poings et gronda :

— Ah ! les crapules ! les crapules !