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L’ÉPOUVANTE

l’instruction en était exactement au même point que le premier jour : c’est-à-dire que deux charges précises et d’une gravité extrême pesaient sur Onésime Coche : le bout d’enveloppe et le bouton de manchette ramassés dans la chambre de la victime. À ces charges, dont l’accusé n’avait pu se dégager en aucun moment, s’ajoutait la présomption grave résultant de son brusque départ du Monde, et sa fuite à travers Paris, où l’on avait relevé en trois jours son passage dans trois hôtels différents, sous de faux noms. Si l’on ajoutait à cela son attitude étrange à l’heure de l’arrestation, son essai de défense à main armée contre les agents, son retour clandestin à son domicile, on se trouvait en face d’une situation assez nette pour autoriser tous les soupçons et presque des certitudes. Le dossier, il est vrai, manquait de preuves morales ; les preuves matérielles les remplaçaient. L’instruction fut donc close, transmise à la Chambre des mises en accusation, et l’affaire du boulevard Lannes fut inscrite au rôle des assises pour la session d’avril.