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L’ÉPOUVANTE

meurez 16, rue de Douai. Cette lettre, adressée par erreur au 22, vous a été retournée à votre domicile, et ce n’est pas la première fois qu’il y a eu confusion de numéros sur votre correspondance. Vous voyez qu’en affirmant qu’elle vous appartient, je ne me livre pas à des déductions fantaisistes. Maintenant, si vous avez quelque chose à répondre, je vous écoute…

Coche baissa la tête. En déchirant l’enveloppe, il n’avait pas songé à la rectification portée au verso, et il vit nettement que la conviction du juge était faite. Il se borna donc à répondre :

— Je ne sais pas, je ne m’explique pas. Ce que je puis vous affirmer, vous jurer, c’est que je suis innocent, que je ne connaissais pas la victime, que je ne l’ai jamais connue, et qu’enfin toute mon existence passée dément une pareille accusation.

— Je ne dis pas, fit le juge ; mais en voilà assez pour aujourd’hui. On va vous relire votre interrogatoire, et vous le signerez, si vous voulez.

Coche écouta distraitement la lecture et signa. D’un geste machinal, il tendit les poings au garde qui lui passa les menottes, et sortit.