Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
L’ÉPOUVANTE

— Au moindre geste… C’est convenu ?

Le silence se fit. Pas une voiture ne passait dans la rue. La vie semblait s’être arrêtée soudainement. D’une pièce voisine, arrivait net et cassant, le tic-tac d’un réveil-matin… Tout à coup on frappa à la porte… La chose parut toute naturelle à Coche, non que l’idée lui vînt un seul instant que c’était le garçon entrant pour le service. N’était-il pas dans son jeu inconscient, traqué par la police ? Elle était là, derrière cette porte… La logique voulait qu’il ne répondît pas : il se tint coi et assura son revolver. On frappa une seconde fois : même silence ; soudain, la porte s’ouvrit. Il s’attendait si bien à la voir s’effondrer sous une poussée violente qu’il demeura stupéfait, oubliant que la veille, il avait omis de la fermer. À peine eut-il le temps de braquer son revolver, déjà des mains s’abattaient sur lui, maintenant ses épaules, tordant ses poignets. La surprise, la douleur furent si fortes, qu’il lâcha son arme, et se laissa passer les poucettes sans résistance. Alors seulement il comprit ce qui venait de se passer, que le jeu était devenu une réalité, et qu’il était pris. Il restait debout,