Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
L’ÉPOUVANTE

chette… ça n’a probablement aucune importance… mais on ne sait jamais…

Coche n’était pas de ceux qui demeurent longtemps sous une impression pénible. À force de blaguer les autres, il en était arrivé à se blaguer lui-même, et la réflexion candide du Commissaire l’emplit d’une joie profonde. Ce bouton de manchette, sans importance !… Il réfléchit :

— Et si ce policier était de première force ? S’il avait su démêler, au milieu de ce désordre, ce qui est vrai de ce qui est truqué ? S’il lisait en moi, ironique à sa façon, s’amusant à me voir me donner tant de peine pour mal mentir ?…

Le Commissaire reprit :

— Tout indique une lutte courte, mais désespérée… Cette table déplacée, cette chaise brisée, la glace fendue, le corps renversé sur le bord du lit… Regardez-le ; vous ne trouverez jamais face d’assassiné plus effrayante. Toute la scène du meurtre est là, sur cette figure. Je la devine aux lèvres retroussées, aux yeux révulsés ; je la lis sur ces mains agrippées aux draps… N’est-ce pas que c’est terrible ? Vous n’avez jamais rien vu de pareil, j’en suis sûr…