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L’ÉPOUVANTE

… Le temps passait, et personne ne sortait toujours pas de la maison. Un des reporters émit l’avis qu’il faisait soif, et qu’on pourrait tout aussi bien attendre dans un café. Mais, dans ce sale quartier, où en trouver un ?

— À cinq minutes d’ici, fit un curieux. Au bout du boulevard, prenez l’avenue Henri-Martin ; il y en a un place du Trocadéro.

— Parfait, fit le méridional. Vous venez, Coche ?

— Oh ! moi, je ne peux pas, je ne peux pas tout de suite, du moins. Mais, allez-y, vous ; si j’ai quelque chose, je vous préviendrai.

— Entendu, vous venez, les autres ?

Coche regarda ses confrères partir, et se retrouva seul.

Il ne lui déplaisait pas de les voir s’éloigner. Depuis qu’ils étaient là, il sentait tout le poids de son secret. Vingt fois il avait été sur le point de laisser échapper un mot, une phrase. Il avait dû faire un effort très grand sur lui-même pour ne rien dire au confrère du Midi, sachant que le pauvre diable comptait peut-être sur son papier du soir, à quatre centimes la ligne, pour donner