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Les principaux postes établis furent à la Baie Gillies et au quai du lac Rouyn.


Cabane en bois rond habitée par les garde-feux postés sur les rives du lac Rouyn.[1]


L’année suivante, en 1924, l’organisation se fit sur une grande échelle. Le personnel fut augmenté et des postes nouveaux organisés. Lucien Grossinger fut nommé inspecteur de la partie nord du lac des Quinzes et Laurier Forest, de la partie sud. Les gardes-feux étaient les suivants : A. Nantel, Calixte Nantel, au lac Kinojévis ; — René Authier et Raoul Authier, au lac Kekeko ; — Majorie Dubois et son fils, au lac Osisko ; — Ménard pére et fils, au lac Routhier ; — Dumont pére et fils, au lac Vallet.

La montée jusqu’à Rouyn se faisait en canôt en partant du dépôt de la Baie Gillies, soit une distance de 93 milles. Arrivés là les équipes se divisaient par groupe de dix et s’éloignaient jusqu’à une distance de cinquante milles.

Le transport des matériaux et des provisions se faisait de la Baie Gillies à Rouyn ou aux autres postes par canôr, une distance d’environ 125 milles, via les lacs des Quinzes et Expanse, les riviéres Ottawa et Kinojévis, les lacs Routhier et Rouyn. Les provisions consistaient ent farine, bacon, jambon, lard salé et des graines pour se faire un petit jardin.

A cette époque, les lacs Routhier et Rouyn pouvaient être facilement navigués par les bateaux ayant un tirant d’eau de quatre pieds, mais, à présent, la traversée est difficile, même en canôt, due à l’enlisement du lac par suite du flottage du bois, du déboisement et du gonflement des eaux au printemps. L’orignal et le chevreuil abondaient dans le Nord ; il n’était pas rare d’en voir jusqu’à douze durant une journée de canôtage. Aujourd’hui, ces monarques de la forêt ont disparu, ne laissant qu’un bon souvenir des services qu’ils ont rendus aux prospecteurs et à tous les coureurs des bois, en leur fournissant la nourriture nécessaire à leur subsistance en temps de détresse. Malheureusement l’abus de certains braconniers les a chassés de la région.

En 1925 et 26, la température pluvieuse n’a pas été favorable pour les feux de forêts et ne leur a pas permis de faire de ravages.

En 1927, le long de la ligne du C. N., de même que le long du chemin de fer du Nipissing Central, en construction, il y eut quelques feux, mais leur superficie ne dépassât pas 20 acres, leur coût d’extinction et les dégâts causés furent, en conséquence, minimes. Ce feu causa une certaine émotion parmi les gens de la région qui craignaient une répétition des feux de Porcupine et de Val-Gagné, à cause des branches de sapin et des déchets qui recouvraient le sol. La Divine Providence et le travail des gardes-feux eurent une grande part dans le confinement de cet incendie.


Feu de forêt à Rouyn en 1927.[2]


De l’année 1923 à 1932, les feux augmentérent chaque année, graduellement, pour devenir dangereux en 1932, où ils détruisirent 300,000,000 de bois, sur une superficie de 600 milles carrés. Cependant, bien que le danger fut grand à plusieurs endroits, il n’y eut pas de pertes de vie.

  1. Cabane en bois rond habitée par les garde-feux postés sur les rives du lac Rouyn, Inconnu, entre 1925 et 1935, Collection Jean-Marie Beauchemin, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  2. Feu de forêt à Rouyn en 1927, Inconnu, 1927, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.