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LETTRE III



Quand donc finira votre absence ? Passerez-vous encore aujourd’hui sans revenir à Lisbonne, et ne vous souvenez-vous point qu’il y a déjà deux jours que vous êtes parti ? Pour moi, je pense que vous avez envie de me trouver morte à votre retour ; et c’est moins pour accompagner le Roi à la visite des vaisseaux que vous avez quitté la Cour que pour vous défendre d’une maîtresse incommode. En effet, je le suis au dernier point, il faut en tomber d’accord ; je ne suis jamais contente ni de vous ni de moi-même. Une absence de vingt-quatre heures me met à la mort, et ce qui seroit un excès de félicité pour une autre n’en est pas toujours une pour moi. Tantôt il me semble que vous n’en