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NOTE BIBLIOGRAPHIQUE


La première édition des Lettres portugaises parut chez Claude Barbin, en 1669. Elle contenait les cinq lettres véritables, débordantes de passion et de la douleur causée par l’abandon. M. Eugène Asse a remarqué judicieusement que l’achevé d’imprimer, qui porte la date du 4 janvier 1669, et le privilège, qui est du 28 octobre 1668, prouvent que la traduction fut faite et livrée au libraire vers le milieu de l’année 1668, c’est-à-dire presque aussitôt après le retour en France du marquis de Chamilly. « Évidemment, ajoute M. Asse, les lettres de la pauvre Marianna furent montrées par leur possesseur comme un de ces trophées, ou tout au moins comme un de ces souvenirs qu’on rapporte d’un pays étranger. » Cependant l’incognito fut complet. C’est seulement dans l’édition de 1690 que l’on indique, pour la première fois, le nom du destinataire et celui du traducteur, Guilleragues[1]. Quant au nom de l’héroïne, qui

  1. Pierre Girardin de Guilleragues, premier président de la Cour des Aides de Bordeaux, assez maltraité par Saint-Simon : « Guilleragues n’étoit autre qu’un Gascon gourmand, plaisant, de beaucoup d’esprit, d’excellente compagnie, qui avait des amis et qui