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ce fut à ces savants hommes que je confiai le soin d’écrire les lettres en grec. J’engageai même des personnages fort illustres à venir de la Cilicie ; car j’ai là de nombreux amis, pour avoir toujours, homme public ou privé, défendu auprès de toi les intérêts de cette province. J’ai appelé aussi de la Mauritanie un homme qui me porte et à qui je rends une vive affection, Julius Senex, dont la probité et le zèle, et plus encore les talents militaires, devaient m’aider à rechercher et à contenir les brigands ; et je m’appuyais, en agissant ainsi, sur l’espérance de pouvoir, par une nourriture légère et de l’eau pour boisson, sinon guérir entièrement ma mauvaise santé, au moins mettre plus d’intervalle entre les moments de crise, et en affaiblir la violence. Je parvins ainsi à me soutenir plus longtemps que de coutume ; et je repris assez de force et de vigueur, pour pouvoir te présenter la défense difficile et laborieuse des deux amis. Mais tout à coup ma santé s’affaiblit tellement, qu’elle me fit croire que toute mon espérance évanouie …