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me persuader, mon très cher Fronto, que tu as dû surtout célébrer de préférence et avec une âme vraiment religieuse le jour où il a plu aux dieux de me confier ce poste ; et je me suis retracé, par la pensée, comme je le devais, et tes vœux et ta présence…

LETTRE VII

(A CAVIUS MAXIMUS, FRONTO)

La douleur, jointe au ressentiment, a troublé l’esprit de cet homme…. Le ressentiment a été le poison et la perte de ses autres vertus…. Mais que personne ne blâme mon amitié pour Niger, avant d’avoir blâmé celle que tu avais pour lui. D’ailleurs, je n’avais pas commencé à cause de toi d’aimer Niger, pour cesser de l’aimer à cause de toi ; et toi-même, ce n’est pas sur la recommandation de Niger que tu as commencé de m’aimer. C’est pourquoi, je t’en supplie, qu’une amitié qui ne nous a pas servi ne nous nuise point. Et, s’il faut le dire, les dieux me sont témoins que bien souvent j’ai vu Niger Censorius fondre en larmes de regret et de douleur de cette séparation. Mais un