Page:Lettres galantes et philosophiques de deux nones, 1797.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.
93

Mais, reprit-elle par reflexion, ces deux gros grélots qui sont au-dessous de cette méchanique, ma sœur, de quelle utilité peuvent-ils être ?

On les a placés là exprès, répondis-je, pour faire l’arrière-garde, et pour empêcher qu’en se polluant trop fort, le goujon ne s’égare dans la cavité, et ne nage malheureusement, non pas dans l’eau douce, mais bien dans l’eau salée.

Pendant que je perorais, ma gaillarde ne perdait pas de tems : elle le mettait si bien à profit, que déjà l’épée était enfoncée jusqu’à la garde. Sans doute que le sentiment du plaisir l’emporta sur celui de la douleur, puisqu’au moment même de l’érection, elle ne poussa pas le moindre cri.

Ah ! ma sœur s’écriait-elle par intervalles, par quelle espèce de gratitude puis-je gratifier ta bienveillance ? c’en est fait de mes jours, ajoutait-elle un moment après. Trop de sensibilité m’épuise ; la raison m’égare, et je perds tout sentiment. Oh !… Oh !… Agathe ! chère divinité !… oui… oui… j’ar… j’arrive au port…