Page:Lettres galantes et philosophiques de deux nones, 1797.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.
89


l’action, il nous survient quelque escarmouche, disions-nous, nous en serons quittes pour battre en retraite, et on ne pénétrera pas du moins tous nos projets de campement.

Tranquilles sur cet objet, nous avisâmes aux moyens d’en venir aux expédiens. De mon côté, je m’armai promptement de deux chaises, que je mis l’une sur l’autre en forme de fascines : elles m’étaient d’un grand secours, en ce qu’elles devaient me servir de point d’appui lorsqu’il plairait à monsieur le directeur de diriger la pointe de son canon tout vis-à-vis ma demi-lune. Monsieur l’abbé, de son côté, avait été plus diligent ; il n’attendait que la fin de mes préparatifs. Heureusement ils ne furent pas longs. Le chef du combat donna le signal, et nous montâmes à l’assaut.

Avant d’arborer le pavillon, j’eus soin d’ouvrir la barrière : c’était une petite fenêtre qui est ordinairement au milieu de la grille. Bientôt mon postérieur, qui pouvait le disputer aux belles

H 3