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lit. Que veux-tu donc faire, lui dis-je, ma chère Marianne ?… Ah ! j’ai allumé ton imagination par la vivacité de mon langage, et tu veux que nous exécutions ponctuellement une scène mystique. Hé bien ! soit, range-toi comme il faut ; voyons ta mon… ; elle n’est pas encore bien ombragée, mais cela viendra.

Tiens, regarde la mienne, je la trouve charmante. Si je ne me trompe, elle peut amplement fournir la matière d’un éloge libertin. Vois, ma chère amie, vois comme elle est hupée ; c’est une espèce de pagote, qui, dans la rigueur de l’hiver, peut me servir de fourrure.

Plaçons nous comme il faut, ma chère Marianne, que rien ici ne nous incommode ; mais avant que d’entrer en lice, ne serait-il pas de la prudence et de la sagesse de tirer le rideau de la fenêtre ? qu’en penses-tu, ma bonne ? attends. La lumière du soleil est, à ce qu’on assure, plus préjudiciable aux tendres jeux de l’amour, que l’ombre de la nuit.

Déjà nous soupirions l’une pour l’autre, et bien-

tôt