Page:Lettres galantes et philosophiques de deux nones, 1797.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
80


de réserve, et placez-le de manière qu’il puisse prendre son essor ; sur-tout, dirigez bien la tête dans son intromission.

Mais l’abbé, repris-je… Je vous entends, continua-t-il, n’apprehendez pas que la piqûre du serpent vous cause le moindre danger ; il y a long-tems que je suis initié dans le genre du mystère, et j’aurai soin de… de lui faire darder son venin ailleurs que dans votre mat…

Excitée déjà par le précurseur de la jouissance, je ne tardai pas, chère Christine, à savourer le plaisir physique occasionné par cette liqueur divine qui plonge notre âme dans le ravissement.

Ah, l’abbé ! m’écriai-je dans le fort de mon extase, quels frémissemens de volupté ! qu’ils sont enchanteurs ! Ô que ton serpent est une bête aimable… Poursuis, vilain abbé… Ah !… Poursuis… Mais non… Achève pourtant… Vierge sainte,… je… je… je me fonds.