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petit Séraphin ! N’aurait-on pas eu raison de penser qu’on n’est pas toujours recueilli dans les cloîtres ; que leurs exercices, tant journaliers que nocturnes, ne sont pas toujours spirituels, et que la haute vertu d’une religieuse, n’est pas plus à l’abri de faire naufrage, que celle d’une nymphe d’opéra ?

Mais quelle fâcheuse contrainte vient m’arracher, ma sœur, à mes agréables réflexions ? C’est la cloche des matines. Vaut-il la peine de quitter la plume, pour aller se morfondre dans un chœur, et psalmodier du latin que ni toi ni moi ne comprenons, et que vraisemblablement nous ne comprendrons jamais.

Adieu, porte-toi bien, aime-moi comme je t’aime, et souviens-toi toujours de ta Christine.