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» duquel nous agissons nécessairement d’après les premiers principes du mouvement qu’il a établi dans tout ce qui existe ? Un homme vole, il fait du bien par rapport à lui, du mal par son infraction à l’établissement de la société, mais rien par rapport à Dieu. Cependant je conviens que cet homme doit être puni, quoiqu’il ait agi nécessairement, quoique je sois convaincu qu’il n’a pas été libre de commettre son crime ; mais il doit l’être parce que la punition d’un homme qui trouble l’ordre établi, fait méchaniquement par la voie des sens, des impressions sur l’âme, qui empêchent les méchans de risquer ce qui pourrait leur faire mériter la même punition, et que la peine que subit ce malheureux pour son infraction, doit contribuer au bonheur général, qui est préférable, dans tous les cas, au bien particulier. J’ajoute encore que l’on ne peut même trop noter d’infamie les parens, les amis et tous ceux qui ont eu des habitudes avec un criminel, pour engager, par ce trait de politique, tous les humains à inspirer

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