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» pour me repaître de vos douleurs ; ce monde n’est qu’un passage ou je prétends vous éprouver : souffrez, priez, gémissez ; affligez vous dans cette vallée de larmes ; j’aime à voir couler vos pleurs ; j’entends, avec plaisir les accens plaintifs de vos gémissemens : vos hurlemens suspendront peut-être mon tonnerre. Quel bonheur pour vous de me connaître ! Sachez que je réserve des tourmens éternels à quiconque ignorera mes volontés énigmatiques. La raison m’est en horreur, je vous en défends l’usage ; vivez dans les alarmes ; nourrissez-vous dans les frayeurs ; méditez mes jugemens : le tems ne mettra point de borne à ma vengeance, aussi cruelle que durable ».

Que faut-il conclure, ma sœur, de toutes ces brillantes hypothèses ? Qu’elles sont autant d’extrêmes de la démence humaine ; que toute la théologie n’est qu’un pur jeu de mots ; que les vérités du papisme n’ont pas plus de forces que celles du koran ; qu’on n’a fabriqué les deux et sous leurs cultes, sous le voile du mystère et de