» égorgée. Ne craignez rien, je marche à votre
tête ; je dirige vos coups, j’applaudis et je
récompense votre inhumanité ; je suis le dieu
des armées. C’est moi qui crée le juste et l’injuste ;
la vie et la mort sont à moi ; toute la
terre est mon domaine : Obéissez et tremblez,
car je suis le seigneur ; je venge la désobéissance
des pères sur leurs enfans inconnus.
Écoutez, s’écrie Molooch, Tyriens et Carthaginois !
je suis un dieu sanguinaire ; faites
nager mes autels dans le sang. Pour me rendre
favorable, que la flamme dévore vos enfans ;
que la mère endurcie me présente d’un œil sec
son fils palpitant. Mon oreille est charmée
des cris de l’innocence ; mon odorat est flatté
de La fumée des chairs brûlées : c’est en étouffant
la nature, que l’on réussit à me plaire.
» Romains ! combattez avec fureur, (leur disent des dieux injustes, qui leur abandonnent la terre pour la ravager) ; que le guerrier se dévoue et périsse avec courage ; que la férocité soit pour vous la première des vertus ;