destructifs, par conséquent, de la saine morale ;
il sait que la tyrannie religieuse et politique, n’est
visiblement entée que sur la superstition, et que
quelque effort qu’on fasse pour abattre les têtes
renaissantes de cette hydre cruelle, on n’en viendra
jamais à bout ; il sait qu’il est des circonstances
où il faut nécessairement révérer le mensonge ; que
souvent la violence est inséparable de l’imposture,
et que l’empire des prêtres, de ces dieux despotes
et subalternes, ne serait pas de longue durée, si
l’on sentait une fois le prix de la vérité.
Il sait, enfin, et la preuve en est convainquante, qu’il n’appartient qu’au sacerdoce de faire varier comme un thermomètre le dieu puissant qui les soutient. Ici c’est un tyran redoutable ; là c’est un père tendre. Tantôt on le peint armé de son foudre vengeur, devant qui tout l’univers doit trembler, et prêt à exterminer ses faibles créatures. Tantôt on le représente sous des traits plus radoucis, toujours animé du désir de nous secourir, aimant et chérissant ses pauvres enfans.